Pour une écologie spirituelle
Dans la négation de ces esprits gardiens au mépris de la nature, il n’y a qu’un pas qui fut vite franchi par nos sociétés industrielles. On en connaît aujourd’hui le prix : pollution des airs et des eaux, catastrophes écologiques, épidémies. Si l’homme craignait encore la vengeance des ondines et des sirènes, oserait-il jeter ses détritus et ses nitrates dans les fleurs et les océans ?
S’il redoutait le courroux des elfes et des sylphes, polluerait-il l’atmosphère avec ses cheminées d’usine et ses émanations de gaz ?
On ne croit plus aux fées ni aux esprits des éléments, mais cela n’empêche pas ces éléments de se déchaîner et de rendre folle la nature. Faut-il voir dans la multiplication des tremblements de terre ces dernières années, une mise en garde des gnomes ? Dans la naissance des cyclones, un cri d’alerte des sylphes ? Dans les crues des fleuves et les raz de marée, une imprécation des ondines et des naïades ? Dans les incendies de forets, une condamnation des salamandres ?
Pourquoi pas ?
Edouard Brasey, Fées et Elfes